Je ne sais plus exactement quand l'idée de faire un groupe qui serait une parodie de punk-rock français m'a traversée la tête. Ça devait sûrement être en 1997 puisque c'est au cours de cette année que j'en ai parlé à mes acolytes éthyliques Colas et Nofun. Au cours d'une soirée très arrosée certainement. Veuillez excuser mes approximations temporelles, ça commence à dater un peu tout ça. Ils furent enthousiastes, Nofun prendrait la gratte, Colas chanterait... enfin prendrait le micro. Et pour moi la basse, je ne pouvais guère faire autre chose de toutes façons. Xavier avait une boite à rythme à nous prêter, enfin à nous donner puisqu'il ne l'a jamais récupéré finalement. Désolé Xavier. Parodie de punk-rock français disais-je, poum-tchak poum-tchak, beurk.

Je voulais la chose bête et méchante, hara-kiriesque un peu quoi, finalement ce ne fût que bête. Et on n'a jamais réussi à être aussi mauvais que du punk-rock français. Je ne dis pas qu'on était bon pour autant, mais pas aussi mauvais malgré tous nos efforts. Comme souvent Colas n'assuma pas son enthousiasme du début et finalement le groupe se mua en duo. Nofun en plus de programmer la boite à rythme et de gratter fera fonctionner sa gorge aussi. On doit quand même à Colas d'être responsable de certains de nos plus beau vers ainsi qu'un soutien moral indéfectible tout au long de la courte existence du groupe.

Le nom GDB on le doit à Yannick Blacky, un pote de ch'nord. Je ne sais plus comment ni où exactement, mais il m'avait parlé d'un projet de groupe et de fanzine une fois, je me souvenais de deux noms dans la conversation, IPM et GDB. Je lui ai demandé si on pouvait utiliser le second parce que je suis poli. Faut croire que lui aussi puisqu'il a accepté. C'est lui qui nous a fait plus tard la jaquette de la seconde démo.

Les premières compos furent créées dans la jolie chambre d'un charmant appartement d'un non moins délicieux bloc style années soixante de la périphérie dijonnaise. C'était là que Nofun créchait à l'époque. Je ne sais plus quels morceaux furent composés à ce moment-là, mais il me semble bien que "Chargée" et "Toi aussi" furent du lot. Assez vite les répètes s'expatrièrent au Local Libertaire, ce qui m'arrangeait bien puisque j'y végétais de jour comme de nuit. Je ne sais pas si cela arrangeait autant certains voisins. C'est là aussi que furent enregistrés tout ce que nous enregistrâmes grâce au quatre-pistes de Brian.

Je ne sais plus non plus quel fût le premier concert, était-ce à Genêve dans un squat en compagnie de 20 Minutes de chaos en septembre 1997 ou à Chaumont avec Inner Terrestrials à l'étage d'un bar minuscule? Damned, foutu mémoire! Je me souviens juste qu'on m'a rapporté qu'à ce concert avec IT, des gens pensant voir du reggae-ska-punk-dub anglais s'étaient barrés pendant notre pourtant court set. On n'était pas prévu sur l'affiche, il y avait eu confusion sur qui était qui. Je me souviens aussi qu'on avait seulement quatre morceaux qu'on avait joués deux fois pour rallonger un peu la sauce.

Des concerts il y en a eu quelques-uns par la suite, souvent avec Jean-jean nous conduisant et devant subir notre éthylisme. Désolé Jean-jean. Des concerts donc, des drôles et des moins drôles. Le pire de tous étant sans doute celui au Tipi à Lille où finalement nous ne jouâmes pas puisque Nofun gisait inconscient sur le sol bétonné de la salle de concert. Et ce malgré les grands coups de pieds haineux que je m'appliquais à bourriner dans ses côtes. Le meilleur dans mes souvenirs fût en compagnie d'Accion Mutante et d'Oi Polloi au Vort'n'vis à Ypres. Et puis la petite expédition en Suisse aussi en compagnie de Colas et Gork.

Bon, sur la fin, la chose m'amusait de moins en moins, je sentais que l'inspiration n'était plus la même. Pis Nofun c'était fait tatouer GDB sur le bras, ça m'inquiétait un peu, ça commençait à se prendre trop au sérieux. On devait jouer je ne sais plus où ni quand, le même jour y'avait Fleas and Lice qui passait dans l'nord. J'ai téléphoné à Nofun pour lui dire que je ne ferai pas ce concert, que j'irai voir Fleas and Lice plutôt et qu'il n'y aurait de toutes façons plus de concerts. Désolé Nofun. Voilà, fin de l'histoire, tant mieux, en matière de musique l'acharnement thérapeutique est une erreur.

Un grand merci à ceux et celles qui nous ont supporté dans tous les sens du terme à l'époque. Faites de la bière mais pas la guerre!

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